Climat : Voyage au bout du monde
L'archipel des Tuvalu forme l'un des pays les plus petits et les plus isolés du monde. Cet Etat du Pacifique compte environ 11 000 habitants répartis sur des atolls dont la hauteur moyenne ne dépasse pas 1,80m. Avec d'autres nations insulaires telles que les Kiribati ou les Îles Marshall, les Tuvalu illustrent déjà les principales conséquences du changement climatique.
«Vous êtes en première ligne de la guerre contre le changement climatique parce qu'il frappe les Tuvalu de manière plus dramatique que partout ailleurs dans le monde», a déclaré le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres, en visite en mai 2019 à Funafuti.
On ne verra probablement pas ces iles disparaître sous les flots dans les prochaines décennies. En 2018, une étude Néo-Zélandaises a montré que l'archipel avait gagné des terres malgré une forte montée des eaux depuis 40 ans. Les scientifiques mettent en avant la dimension dynamique des atolls qui se remodèlent au gré des tempêtes.
Néanmoins, les Tuvalu devraient devenir invivables bien avant d'être rayés de la carte. Le gouvernement a répondu aux chercheurs Néo-Zélandais en indiquant que leur pays n'avait pas gagné de terres habitables. Dans leur vie de tous les jours, les Tuvaluans doivent déjà composer avec des effets bien réels du changement climatique.
Les tempêtes et les inondations sont devenues de plus en plus intenses depuis une quinzaine d'années. Elles menacent déjà très concrètement les habitations de la capitale, Funafuti, qui mesure à peine plus de 400 mètres dans la partie la plus large. Cette bande de corail de 2,6 km carrés concentre près de 7000 habitants, les principales infrastructures, les services de santé et l'activité économique. Elle continue d'accueillir chaque année des migrants venus des autres îles de l'archipel.
Tuvalu est l'un des Etats les moins développés du Pacifique. L'incursion d'eau salée dans les sols et le manque de place rend l'agriculture vivrière quasi-impossible. Faire face au changement climatique mobilise une importante part des ressources nationales. Le plan d'adaptation côtière mis en place avec l'aide de l'ONU est chiffré à 39 millions de dollars US, dont 3 millions directement supportés par le gouvernement des Tuvalu. Mais il ne s'agit que d'une solution à court terme face à l'inéluctable montée des eaux. La durée de vie de ce programme a été évaluée à 40 ans.
Tuvalu : The end of the world
The archipelago of Tuvalu is one of the smallest and most isolated countries in the world. This Pacific state has about 11,000 inhabitants spread over atolls whose average height is estimated at 1.80m. With other island nations in the region such as Kiribati or the Marshall Islands, Tuvalu already illustrate the main effects of climate change.
" You are on the frontline of the war on climate change because it is striking in Tuvalu in a more dramatic way than anywhere else in the world ", said UN Secretary-General Antonio Guterres, visiting Funafuti in May 2019.
We will probably not see these islands disappear under the waves in the coming decades. In 2018, a New Zealand study showed that the archipelago had won land despite a surge in water for 40 years. Scientists highlight the dynamic dimension of atolls that are reshaped by storms.
Nevertheless, Tuvalu should be unlivable well before being wiped off the map. The government told New Zealand researchers that their country had not gained any habitable land. In their daily life, Tuvaluans must already deal with the very real effects of climate change.
Storms and floods have become more intense in the last fifteen years. They already threaten very concretely the homes of the capital, Funafuti, which measures barely more than 400m in the widest part. This 2,6-square-kilometer coral reef has almost 7,000 inhabitants and includes main infrastructure, health services and economic activity. It continues to welcome migrants every year from other islands of the archipelago.
Tuvalu is one of the least developed states in the Pacific. The incursion of salt water into the soil and the lack of space makes subsistence gardening almost impossible. Dealing with the climate change effects mobilizes a large part of the national resources. The coastal adaptation plan set up with the help of the UN is estimated at US $ 39 million, of which US $ 3 million is financed borne by the Government of Tuvalu. But this is only a short-term solution to the inevitable rise in water. The lifespan of this program has been evaluated at 40 years.