FREE-PARTY
La Free-Party est née en Angleterre dans les années 80 en réaction au gouvernement, qui interdit les rassemblements festifs après 2 heures du matin. Un mouvement se créait et plusieurs fêtes libres sont organisées dans des hangars de manière spontanée et en dehors de tout cadre légal. Alors que la répression de cette forme de réappropriation de la fête s'est accentuée dans les années 90, le mouvement de la Free s'est rapproché du milieu des Travelers (personnes vivant en camion aménagé), en adoptant leur mode de vie nomade et autonome. La Free n'est alors plus simplement une fête illégale, mais devient une TAZ (Zone Autonome Temporaire), un concept introduit par Hakim Bey en 1991 dans son livre éponyme. En refusant de définir clairement les contours de la TAZ, Bey énonce plusieurs mouvements libres et libertaires se rapprochant de l'idée d'une utopie pirate, à l'instar de la piraterie elle-même, tels que les Squats, les Free-parties, les ZAD (Zones à Défendre) ou encore internet.
La Free défend une nouvelle vision de la fête, plus participative que consumériste. Elle se veut autonome et donc plus responsabilisante pour ses participants que les lieux de fête traditionnels et cadrés, tels que les festivals, les clubs ou encore les salles de concerts. En raison de son caractère illégal, la Free a aussi un tout autre rapport avec le lieu où elle se trouve. Secrète, éloignée des zones d'habitation, difficile d'accès, toutes ces contraintes font en réalité partie intégrante de son essence même. Il est donc discutable aujourd'hui de se demander si une Free légale peut encore être considérée comme une Free au même titre qu'un Squat légalisé.
Aujourd'hui, le consumérisme a en partie rattrapé ce mouvement venu d'Angleterre dans les années 80, en imitant à grands coups de lumières électriques cet élan de liberté sur la fête, en standardisant et en encadrant à l'aide de vigiles, de barrières et de bracelets fluo ce qui se voulait libre et éphémère. Ces festivals, tels que les Technivals et bien d'autres, en ont perdu pour certains leur saveur d'origine.
FREE-PARTY
The Free-Party was born in England in the 80s as a reaction to the government's ban on festive gatherings after 2am. A movement was created and several free parties were organised in sheds spontaneously and outside any legal framework. As the repression of this form of reappropriation of partying intensified in the 90s, the Free movement drew closer to the Travelers (people living in converted lorries), adopting their nomadic and autonomous lifestyle. The Free was no longer simply an illegal party, but became a TAZ (Temporary Autonomous Zone), a concept introduced by Hakim Bey in 1991 in his eponymous book. By refusing to clearly define the contours of the TAZ, Bey sets out a number of free and libertarian movements that come close to the idea of a pirate utopia, like piracy itself, such as squats, free parties, ZADs (Zones à Défendre) and the internet.
Free defends a new vision of partying, one that is more participatory than consumerist. It aims to be autonomous and therefore more empowering for its participants than traditional, framed party venues such as festivals, clubs or concert halls. Because of its illegal nature, Free also has a completely different relationship with the place where it takes place. Secretive, far from residential areas, difficult to access, all these constraints are in fact an integral part of its very essence. So it's debatable today whether a legal Free can still be considered a Free in the same way as a legalised Squat.
Today, consumerism has partly caught up with this movement that originated in England in the 80s, by imitating with electric lights this surge of freedom at the party, by standardising and framing with security guards, barriers and fluorescent bracelets what was intended to be free and ephemeral. Some of these festivals, like Technivals and many others, have lost their original flavour.