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La nuit, nous rêvons de notre jardin
Le 20 septembre 2023, les autorités du Haut-Karabakh ont capitulé. L'offensive militaire du 19 septembre faisant suite à neuf mois de blocus imposés à ce territoire et à ses habitants par l'Azerbaïdjan n'a laissé aucune chance de résistance.
Plus de 100 000 personnes ont fui ce territoire pour rejoindre l'Arménie, pays où ils peuvent demander la citoyenneté, pour ne pas être apatrides.
Victimes d'un nettoyage ethnique brutalement orchestré par Bakou, ils ont été dispersés et accueillies dans différentes provinces d'Arménie, plus ou moins proches de leur jardin noir et dans différentes conditions.
Ils logent chez des proches, dans des hôtels, ou bien dans des maisons de location presque vides et parfois vétustes. Leurs situations sont précaires malgré les subsides alloués par le gouvernement arménien. Nombre d'entre eux subsistent grâce à l'aide alimentaire et attendent toujours de recevoir pensions et retraites. Il est également difficile de trouver un travail dans un pays où la pauvreté est importante et le taux de chômage élevé.
De Vardenis, encerclée par les soldats azéris à la région du Syunik convoitée par Bakou, certains de ces réfugiés vivent au plus près de la frontière avec l'Azerbaïdjan, attirés par des loyers attractifs, ou bien simplement car ils n'avaient nul part d'autre où aller. Entre résignation et profonde mélancolie, ils acceptent bien volontiers de parler du jardin qu'ils ont dû quitter et dont ils rêvent la nuit tombée.
When it's dark, we dream about our garden
On September 20, 2023, the authorities of Nagorno-Karabakh capitulated. The military offensive of September 19, following nine months of blockade imposed on this territory and its inhabitants by Azerbaijan, left no chance of resistance.
More than 100,000 people have fled this territory to Armenia, a country where they can apply for citizenship, not to be stateless.
Victims of ethnic cleansing brutally orchestrated by Baku, they were scattered and welcomed in different Armenian provinces, more or less close to their black garden, and in different conditions.
They stay with relatives, in hotels, or in rented houses that are almost empty and sometimes dilapidated. Their situation is precarious, despite subsidies from the Armenian government. Many subsist on food aid and are still waiting to receive pensions. It is also difficult to find a job in a country where poverty is widespread and unemployment high.
From Vardenis, encircled by Azeri soldiers, to the Syunik region coveted by Baku, some of these refugees live as close as possible to the border with Azerbaijan, attracted by attractive rents, or simply because they had nowhere else to go. Between resignation and deep melancholy, they dream about their garden when it's dark.