Retour dans le couloir de la mort.
Le dernier détenu condamné, en France, à la peine capitale a été exécuté à Marseille, dans la prison des Baumettes.
Il s'agit de Hamida Djandoubi guillotiné le 10 septembre 1977. Quatre ans plus tard, le Président François Mitterrand, abolira la peine de mort.
Les guillotines sont alors remisées ou exposées comme objet d'une histoire qui force la société française à projeter son image dans le miroir ou, de l'autre côté de ce même miroir.
Les exécutions qui se sont succédées au nom de l'Etat Français constituent l'âme noire de la nation. Aujourd'hui, la visite d'un lieu tel que le couloir de la mort de la prison des Baumettes, nous oblige à cette confrontation, car, une société civilisée, ne tue pas les siens comme le ferait une tribu barbare. Elle conçoit, planifie, organise, ritualise ; en d'autre terme : elle administre. On pourrait penser que l'administration est un monstre froid.Or, lorsque l'on observe en détail cette architecture punitive, il est frappant de constater que cette mise à distance est quasiment impossible. Nous faisons donc appel aux artifices hérités de la tradition judéo-chrétienne pour rationaliser ce qui, naguère, nous conduisait jusqu'à la décision collective de "couper un homme en deux", pour reprendre la formule de Robert Badinter.
Back on the Death Row.
The last prisoner sentenced to death in France was executed in Marseille, in the Baumettes prison.
It was Hamida Djandoubi who was guillotined on 10 September 1977. Four years later, President François Mitterrand abolished the death penalty.
The guillotines were then put away or exhibited as the object of a story that forced French society to project its image in the mirror, or on the other side of that same mirror.
Successive executions in the name of the French state are the black soul of the nation. Today, a visit to a place such as the death row of the Baumettes prison, obliges us to this confrontation, because a civilised society does not kill its own people as a barbarian tribe would do. It conceives, plans, organises, ritualises; in other words: it administers. One might think that the administration is a cold monster, but when we look at this punitive architecture in detail, it is striking that this distance is almost impossible. We therefore use the artifices inherited from the Judeo-Christian tradition to rationalise what, when it came to swimming, led us to the collective decision to "cut a man in half", to use Robert Badinter's formula.