French Riviera, la Plage
Un portrait personnel et sociétal des plages de la French Riviera
J'ai porté mon regard sur les plages de mon enfance, la French Riviera et sa fureur d'été, les corps huilés et tatoués, la ferveur des instants voués à s'éclabousser, sauter, patauger.
Photographier la plage, c'est partager soudain l'intimité d'une société, ses rituels estivales, les comportements, les gestes mille fois répétés.
Le corps dissimulé tout l'hiver se dévoile, respire, s'exprime, s'émancipe. On se rencontre les uns les autres, on s'observe, on s'épie.
Ce que l'on veut montrer ce que l'on veut cacher apparait au grand jours illuminé par le soleil.
La plage devient alors territoire d'observation que chacun s'approprie. Chacun crée son périmétre d'espace vitale qu'il agence à son goût, qu'il investi de sa culture, ses habitudes, ses manies.
Qui n'a jamais passé des heures sur le sable ou les galets hypnotisé par le spectacle des va et viens et de ses voisins de transats?
De Beaulieu sur mer à Cannes la Croisette, noms porteurs d'un imaginaire collectif évoquant tout aussi bien la jet set que le tourisme de masse, se croisent et se mêlent toutes les couches de la société. Ici, durant les mois d'Aout et de juillet, tous se partagent quelques centimétres carré de sable ou de galets.
Même si des frontières invisibles séparent les transats alignés des plages privées, du territoire désordonné et coloré des plages publiques, enfants et adultes se livrent aux mêmes joies, aux mêmes excés.
Les rôles s'inversent, les valeurs intellectuelles et urbaines laissent place au règne de la liberté du mouvement et du corps.
La bouée rose devient le bien le plus convoité du moment.
Le temps d'un été, les corps et les esprits se délient et pétillent .
French Riviera
I looked at the beaches of my childhood, the French Riviera and its summer fury, the oiled and tattooed bodies, the fervour of the moments dedicated to splashing, jumping, wading.
Photographing the beach means suddenly sharing the intimacy of a society, its summer rituals, its behaviours, its gestures repeated a thousand times.
The body hidden all winter reveals itself, breathes, expresses itself, emancipates itself. We meet each other, we observe each other, we spy on each other.
What we want to show what we want to hide appears in the bright sunlight.
The beach then becomes an observation area that everyone can appropriate. Everyone creates his own perimeter of vital space that he arranges to his taste, that he invests with his culture, his habits, his manias.
Who has never spent hours on the sand or pebbles hypnotized by the spectacle of comings and goings and his deckchair neighbours?
From Beaulieu sur mer to Cannes la Croisette, names bearing a collective imagination evoking both the jet set and mass tourism, cross paths and mix all layers of society. Here, during the months of August and July, everyone shares a few centimetres of sand or pebbles.
Even if invisible borders separate the aligned deckchairs from the private beaches, from the disorderly and colourful territory of the public beaches, children and adults indulge in the same joys, the same excesses.
Roles are reversed, intellectual and urban values give way to the reign of freedom of movement and body
The pink buoy became the most coveted property of the moment.
During a summer, bodies and minds become loose and sparkling.