Portrait de William Deligny, ancien skinhead devenu moine
William Deligny grandit dans un HLM à Bagnolet, en banlieue parisienne, avec son père employé de la RATP, sa mère femme au foyer, son grand frère et sa grande soeur. À dix ans à peine, il commence l'alcool et les cigarettes, les vols de voiture et les cambriolages de caves. Puis, vers douze ans, il s'intéresse au hard rock et tente de se donner un look punk. Pour éviter qu'il ne devienne un délinquant, ses parents l'inscrivent au lycée Saint-Sulpice, rue d'Assas. C'est là qu'il y rencontre Le Tyran, un skinhead de la bande de Tolbiac. Commence alors pour lui dix années d'ultraviolence au sein des skins de Tolbiac, puis de Gambetta et de Saint-Michel. Entre deux rixes, il fonde avec des amis skinhead le groupe de rock néonazi Evil Skins. Puis il s'engage dans l'armée, chez les parachutistes. Mais il n'est pas assez discipliné ; il est réformé.
Au début des années 1990, il commence à se détourner des skinheads. Il monte un nouveau groupe de rock, les Teep'n'Teepatix, sans idéologie raciste, avec Fesni et Bertrand, deux anciens amis skins qui ont eux aussi quitté le mouvement. Puis, grâce à l'intermédiaire de Fesni, il s'intéresse de plus en plus à la spiritualité, à la méditation et à l'hindouisme. Il devient moine et, en 1995, il part en Inde pour approfondir ses connaissances sur le vaishnavisme et y rencontrer son maître spirituel. À son retour en France, il expérimente la vie dans plusieurs communautés hindouistes sans jamais réussir à s'épanouir pleinement. Il rêve d'une congrégation libre, à mille lieues des retraites sectaires où gravitent gourous et illuminés rencontrés pendant ces années de formation spirituelle. En 2003, il parvient à ouvrir un temple vaishnaviste dans l'agglomération de Rouen, à Saint-Étienne-du-Rouvray. C'est là qu'il réside dorénavant. Il y continue son apprentissage de la religion, organise des distributions de nourriture, va prôner la non-violence avec son groupe de moines-bikers dans les motos clubs les plus violents de la région et propage des idées positives grâce à son groupe de rock Dayal Nitaï.
Portrait of William Deligny, former skinhead turned monk
William Deligny grew up in a council flat in Bagnolet, in the Paris suburbs, with his father, an RATP employee, his mother, a housewife, and his older brother and sister. When he was just ten, he started drinking and smoking, stealing cars and breaking into basements. Then, when he was about twelve, he took an interest in hard rock and tried to give himself a punk look. To prevent him from becoming a delinquent, his parents enrolled him at the Lycée Saint-Sulpice on rue d'Assas. It was there that he met Le Tyran, a skinhead from the Tolbiac gang. This was to be the start of ten years of ultra-violence with the Tolbiac skins, followed by Gambetta and Saint-Michel. Between brawls, he founded the neo-Nazi rock band Evil Skins with skinhead friends. Then he joined the army, with the parachutists. But he wasn't disciplined enough and was discharged.
In the early 1990s, he began to turn away from skinheads. He formed a new rock group, Teep'n'Teepatix, with no racist ideology, with Fesni and Bertrand, two former skins friends who had also left the movement. Then, through Fesni, he became increasingly interested in spirituality, meditation and Hinduism. He became a monk and, in 1995, went to India to learn more about Vaishnavism and meet his spiritual master. On his return to France, he experimented with life in a number of Hindu communities, but was never able to develop fully.
He dreamed of a free congregation, a world away from the sectarian retreats where the gurus and enlightened people he had met during his years of spiritual formation gravitate. In 2003, he managed to open a Vaishnavist temple in the Rouen area, at Saint-Étienne-du-Rouvray. This is where he now lives. Here he continues to learn about religion, organises food distributions, goes to preach non-violence with his group of monk-bikers in the most violent motorbike clubs in the region and spreads positive ideas through his rock group Dayal Nitaï.