LE GHANA VICTIME DE LA FAST FASHION
Tous les jours des dizaines de tonnes de vêtements d'occasion arrivent par bateaux dans le port de Tema dans la banlieue d'Accra, capitale du Ghana. Ils proviennent des pays industrialisés. Certains, n'ont jamais été portés, d'autres sont hors d'usage.
Ce que l'on appelle aujourd'hui fast fashion, produits des millions de tonnes de déchets textiles, de vêtements jetés à peine portés. Une partie de ce qui est collecté dans le monde se retrouve dans le marché de Kantamanto à Accra. Ce qui est en bon état est vendu en occasion, le reste est rejeté dans la déchetterie voisine d'Agbogbloshie.
Ces vêtements, mêlés aux ordures de la ville, forment aujourd'hui de véritables collines où bovins et humains cherchent leur subsistance. Emportés par les pluies tropicales, une partie de ces vêtements rejoint la lagune puis l'océan, polluant ses eaux et ses rivages.
Au Ghana, la tradition du vêtement d'occasion remonte à la colonisation, époque où il était de bon ton de s'habiller comme l'occidental, pour lui ressembler. Les vêtements neufs étant généralement trop chers les ghanéens s'habillaient avec des vêtements délaissés par leurs propriétaires.
L'Occident, mais aussi les pays développés d'Asie, profitent de cette tradition pour se débarrasser de leurs déchets de l'industrie textile à moindre frais.
GHANA FALLS VICTIM TO FAST FASHION
Every day, dozens of tons of second-hand clothes arrive by boat in the port of Tema, on the outskirts of Accra, the capital of Ghana. They come from industrialised countries. Some have never been worn, others are out of order.
What is known today as fast fashion produces millions of tons of textile waste, clothes that are discarded after barely being worn. Some of what is collected worldwide ends up in the Kantamanto market in Accra. What is in good condition is sold second-hand, the rest is dumped in the nearby Agbogbloshie waste disposal dump.
These clothes, mixed with the city's rubbish, now form veritable hills where cattle and humans seek their livelihood. Carried away by the tropical rains, some of these clothes reach the lagoon and then the ocean, polluting its waters and shores.
In Ghana, the tradition of second-hand clothing dates back to colonisation, when it was fashionable to dress like the West, to look like it. Since new clothes were generally too expensive, Ghanaians dressed in clothes that had been abandoned by their owners.
The West, but also the developed countries of Asia, take advantage of this tradition to get rid of their textile industry waste at a lower cost.