VISMAVILLE en CONFINEMENT // AU BALCON // Episode 22
Ils sont tous là. Au sol, sur le même plan horizontal. Tous avec leur attestation, juste pour descendre les quelques marches qui les séparent, ou plutôt, qui les réunissent.
Tous là pour une photo, un portrait, un bonjour.
Chacun à 2 ou 4 mètres d'écart. En chaussure, en chausson, en tong !
Le soleil chauffe ce trottoir et les sourires ouvrent les visages.
Nous avons dépassé les 20 jours de visite et le lien est bien là. Fort.
Liliane a envoyé un message à sa copine de l'immeuble d'en face. Elle lui a dit qu'il se passait un truc cool en bas de chez elle, et que ça faisait du bien au moral. Bon, elle n'a pas du le dire dans ces mots là, mais c'était l'intention transmise. C'est comme ça que j'ai rencontré Micheline. Micheline n'est plus très joyeuse depuis quelque jours. Elle a mal au poignet, elle se sent seule.
Nous avons parlé du temps (Il fait exceptionnellement chaud pour la période) du prolongement éventuel du confinement (Zut, pourtant il y en a marre), des commerces du coin (Heureusement qu'ils sont là), du manque de masque,(Le gouvernement exagère) de leurs enfants (Ils sont brillants), de leurs petits enfants(ils sont tellement trognons).
Cette conversation a duré environ 10 minutes, puis chacun est rentré.
Ce moment était étrange... Une discussion d'humains tous éloignés de plus de 3 mètres...
Je n'avais jamais assisté à ce genre de chose...
Sandra, la voisine du balcon du milieu (3ème étage) est sortie sur son balcon faire un coucou, et elle a même immortalisé par une photo cette étrangeté au sol.
J'ai reçu les photos sur mon mail.
Je garde toutes les photos off. Je les sortirai sûrement au moment de l'épilogue...En espérant que ce soit avant les vacances d'été...
En repartant, je suis allée voir du coté du petit parc de l'immeuble derrière, j'ai ai vu Francoise au caniparc avec son Golden Retriever. Ce chien est une femelle de 4 ans. Je pensais qu'elle s'appelait Louam, mais non, c'est Louarn. Voilà, j'ai rectifié l'erreur.
Françoise promène son chien toujours à la même heure pour terminer au Caniparc.
Elle utilise un de ses jolis foulards colorés pour « protéger les autres » comme elle me le dit.
Ella bien conscience que ça ne filtre rien. Elle n'a pas été malade, mais pense qu'elle doit le porter au cas où.
Elle m'explique aussi que le matin, l'usage du caniparc s'est réglé avec des horaires pour chacun. Un jeune homme arrive, comme prévu à priori, avec son chien (6mois).
Ce grand bébé est devenu le copain de Louarn depuis le confinement. Le jeune home, au prénom de Isham, fait jouer les deux chiens avec une balle, sous les yeux bleus rieurs de Françoise qui seuls dépassent de ce foulard de cowboy-bandit qui lui va à merveille.
Je me fais la remarque qu'ils sont bien plus respectueux des gestes barrières, que les parents qui viennent faire jouer leurs enfants de l'autre coté de la petite barrière du caniparc...
VISMAVILLE IN CONTAINMENT // AT THE BALCON // Episode 22
They're all here. On the ground, on the same horizontal plane. All with their certificates, just to go down the few steps that separate them, or rather, that bring them together.
All here for a photo, a portrait, a hello.
Each one 2 or 4 meters apart. In shoes, in slippers, in flip-flops!
The sun heats this sidewalk and the smiles open the faces.
We have exceeded the 20 days of visit and the link is there. Strong.
Liliane sent a message to her girlfriend in the building across the street. She told her that there was something cool going on downstairs and that it was good for morale. Well, she probably didn't say it in those words, but that was the intention. That's how I met Micheline. Micheline hasn't been very happy lately. Her wrist hurts, she's lonely.
We talked about the weather (It's unusually warm for the period), the possible extension of the confinement (Damn, yet it's getting tired of it), the local businesses (Thank goodness they're here), the lack of masks, (The government exaggerates) their children (They're bright), their grandchildren (They're so cute).
This conversation lasted about 10 minutes and then everyone went home.
It was a strange moment... A discussion of humans all at a distance of more than 3 meters...
I've never seen anything like this before...
Sandra, the neighbour in the middle balcony (3rd floor) went out on her balcony to say hello, and she even immortalized by a photo this strangeness on the floor.
I got the pictures on my email.
I keep all the pictures off. I'll probably take them out at the time of the epilogue...Hopefully before the summer holidays ...
As I was leaving, I went to see the small park of the building behind, I saw Francoise at the caniparc with her Golden Retriever. This dog is a 4-year-old female. I thought her name was Louam, but no, it's Louarn. There, I've rectified the mistake.
Françoise always walks her dog at the same time and ends up at the Caniparc.
She uses one of her pretty colourful scarves to "protect others" as she tells me.
She is well aware that it doesn't filter anything. She hasn't been sick, but thinks she should wear it just in case.
She also explains to me that in the morning, the use of the caniparc is regulated with schedules for each person. A young man arrives with his dog (6 months old), as planned.
This big baby has become Louarn's friend since the confinement. The young man, whose first name is Isham, makes the two dogs play with a ball, under the laughing blue eyes of Françoise who alone protrude from this cowboy-bandit scarf which fits her perfectly.
I have noticed that they are much more respectful of barrier gestures, than the parents who come to play their children on the other side of the small barrier of the caniparc...